Effects of Nicolas Sarkozy's discourse about "national identity" (2002-2007)

Nous nous proposons dans ce travail d’éclairer le processus d’émergence, entre 2002 et 2007, du discours de l’identité nationale dans la parole de Nicolas Sarkozy, et cela au prisme du paradigme des actes de langage, prisme nous permettant de mesurer parallèlement l’opérabilité des concepts de la philosophie et de la pragmatique du langage dans la compréhension des discours de nature politique. Notre hypothèse est que la rhétorique sarkozyste sur la nation résulte d’une dynamique discursive régie par la tension entre l’intention de son auteur et les contextes idéologiques et politiques dans lequel celui-ci se trouve inséré. Plus précisément, il s’agit ici de comprendre les attendus de ce discours et les effets cognitifs et politiques qu’il a pu engendrer au travers de la relation que celui-ci entretient à la configuration de l’espace idéologique des Français et des rapports de forces qui structurent l’espace politique. Pour ce faire, nous nous sommes appuyée sur l’analyse automatisée des déclarations de Nicolas Sarkozy prononcées entre 2002 et 2007, confrontant ses résultats à diverses enquêtes d’opinions sur les valeurs des Français mais aussi à l’évolution des dynamiques électorales observables depuis les années 1980. Il ressort de nos recherches que le discours de l’identité nationale sarkozyste est un véritable acte, résultat d’une entreprise discursive de coalescence idéologique menée dès 2003 et qui se caractérise par un pragmatisme. Cherchant à faire exister et à imposer un ordonnancement du réel jusqu’alors impensé, cette entreprise se définit comme une construction sans cesse renouvelée, puisant dans le contexte pour mieux certifier auprès de ses destinataires la pertinence de la grille du réel qu’elle promeut. Passant alors entre 2003 et 2007 d’une rhétorique de cadrage à un problème objectivé socialement et politiquement autorisé, le discours de l’identité nationale aura in fine participé à transformer l’ordre des choses et, corrélativement, à maximiser les chances de Nicolas Sarkozy de remporter les élections présidentielles de 2007.This PhD thesis aims to shed a light on the process by which, between 2002 and 2007, Nicolas Sarkozy incorporated the notion of national identity in his discourse. We study this process through the prism of the speech act paradigm, which enables us to measure the operability of concepts put forward both by the philosophy and pragmatic subfields of linguistics in order to promote a better understanding of political discourses. Our hypothesis is that Sarkozy’s rhetoric about the nation stems from a tension between Sarkozy’s intentions on the one hand and the political and ideological context at the time on the other hand. More specifically, our objective is to identify both the results that Sarkozy expected to achieve and the cognitive and political effects that his discourse produced through its relationship with the French’s ideological scene and with the balance of power within the partisan system. To that end, we used an automated text analysis of Sarkozy’s public speeches between 2002 and 2007 and confronted the result we obtained to what polls had to say about the French people’s values and to the evolution observable at the ballot box since 1980. We conclude that Sarkozy’s discourse about national identity was indeed a speech act that followed a discursive enterprise of ideological coalescence that started in 2003 and that can be described as pragmatic. This enterprise planned to bring to life and impose a construction of reality that had not been thought about until then. This enterprise can be understood as a continuously renewed endeavor that used context in order to convince its recipients of the relevance of the representation of reality it promoted. Moving from 2003 to 2007 from a framing exercise to a response, to a socially objectified and politically accepted problem, the discourse about national identity had a transformative effect on the France and its view of the world and, consequently, helped Sarkozy win the 2007 presidential elections